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Le mal

À quoi bon faire le mal?

Le mal peut être défini comme le contraire du bien. Selon le dictionnaire Larousse le mal est ce qui est contraire au bon, à la vertu. Ce qui est condamnable par la morale. Jean-Jacques Rousseau nous fait comprendre que l’homme naît bon et que c’est la société qui le corrompt.

 Cette histoire peut être la tienne, la nôtre. Nul ne sait ce que lui réserve l’avenir. Nous sommes appelés à vivre les moments présents et à prier pour un avenir radieux. Nous devons également faire le bien en tout lieu.

Bossou, un bel enfant, vit le jour dans un village nommé Gbègnigan. Son père, Koffi, est agriculteur et sa mère, Cica, une commerçante. Les parents de Bossou se sont mariés selon la tradition africaine. Celle-ci consiste à honorer l’élue de son cœur en la dotant. Quelques années après la naissance de leur aîné, ils eurent une fille du nom d’ Affi. L’amour était au beau fixe. Cica allait au Niger payer des dattes et oignons qu’elle revendait dans la ville de Bohicon. En semaine, elle ne restait que deux jours à la maison afin de s’occuper de ses enfants. Sa belle-mère était jalouse d’elle. Elle n’arrivait pas à comprendre ce pourquoi son fils lui donnait la latitude d’être presque tout le temps sur la voie du Niger pour le commerce. Elle s’approche alors de celui-ci afin de susciter le doute en lui.

Au début, elle lui demande s’il était sûr qu’elle n’avait pas un amant au Niger ou parmi les chauffeurs qui l’y conduisent. Puis elle lui dit qu’une femme toujours hors de son foyer ne pourra pas bien participer à l’éducation ses enfants. Entre-temps, Bossou qui entre dans la puberté, ne respectait personne. Il n’apprenait plus ses cours et faisait l’école buissonnière.

Dès lors Koffi décida de prendre une seconde épouse. Il avait aussi besoin d’une femme pour l’assister dans ses travaux champêtres et surtout dans l’éducation des enfants. Sa mère lui choisit une jolie fille dans son village.

  La mère de Koffi est issue d’une ethnie de Mahi. Elle vient d’un village nommé Kpahouingnan. Elle est une femme de petite taille, mince et  a des yeux bleus avec un débit rapide. Toute sa famille est albinos sauf elle, qui a des yeux bleus. Elle alla dans son village doter une fille appelée Assita.

Assista est d’une beauté sauvage et ferait tomber n’importe quel homme. Svelte, elle a un visage rond sur lequel se posaient délicatement de petits yeux ronds et une belle chevelure. D’une  démarche princière, elle  est admirée de toute sa belle-famille. Sa venue changea la vie de Koffi. Elle l’assiste dans ses travaux champêtres surtout  la cueillette. Elle prenait soin de toute la maison surtout de son mari. Deux enfants sortirent de ce lit. Elle était aux petits soins de l’homme jusqu’au jour où la jalousie se saisit d’elle.

Elle ne supportait plus de voir sa rivale faire son commerce alors qu’elle devait assister leur mari. Toutes ses tentatives de contraindre leur époux à la laisser faire le commerce se sont soldées par un refus.

Aimant tout ce qui a trait au mysticisme, Assita finit par signer un pacte avec le monde obscur afin de réduire sa rivale en cendres. Il en résulte du pacte qu’elle devait balayer tous les jours les feuilles mortes tombées de l’iroko se trouvant dans la cour familiale. En effet le féticheur avait fait des sacrifices nocturnes à cet arbre afin d’accabler Cica d’une paralysie.

Un jour de retour de voyage, un insecte piqua Cica au pied. La piqûre est douloureuse qu’elle s’est grattée toute la nuit. Le lendemain matin, elle sentit des douleurs aux pieds et avait du mal à marcher. Elle fut conduite dans un hôpital mais malgré les analyses et soins que lui occultés le médecin, le mal persista.  Des mois après, elle fut paralysée et ne pouvait plus continuer ses affaires. Elle fut paralysée pendant trois ans et finit par trépasser.

Après sa mort, Assita balayait tous les jours les feuilles mortes en dessous de cet arbre selon les recommandations du traditérapeuthe. Elle ne devait pas se faire assister dans la besogne au risque de devenir folle. Les enfants de la défunte étaient délaissés par leur père et étaient le souffre-douleur de leur marâtre.

Lors d’une cérémonie familiale à laquelle devaient participer toutes les femmes de la famille, Assita en transe, confessa les atrocités qu’elle avait commises puis mourut. « Le mal que tu fais, te revient ». Apprenons à faire plus de bien que de mal. Et même si par inadvertance, on faisait le mal, il faudrait qu’on sache présenter nos excuses et qu’on se repente sincèrement.

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